UTILE À SAVOIR


Ce blog est alimenté par Jacques Lefebvre-Linetzky. Commentaires et retours bienvenus.


jeudi 4 janvier 2024

L'AN NOUVEAU

 




Dessin au feutre
© Clara L.S.

Tout d'abord,  je voudrais saluer l'artiste de l'année 2023 qui m'a procuré tant de bonheur(s). Il s'agit de ma petite-fille, Clara, avec qui j'ai passé de longs moments de complicité à dessiner et à peindre. Cette enfant est un arc-en-ciel et nous en avons bien besoin en ces temps de chaos et de fracas. 

À vous dire vrai, j'ai un peu de mal à trouver le ton juste pour vous souhaiter une bonne année 2024. J'ai l'humeur grise et ce rituel me semble totalement déphasé. 

Bon, je vais faire un effort. Je ne vous promets pas d'être léger et souple comme le roseau, ni de danser sur la pointe des pieds. 


Mes rêves impossibles


D'habitude, une fois les vœux présentés, on fait part de ses bonnes résolutions pour l'an nouveau. Et bien, moi, je vous propose un petit catalogue de mes rêves impossibles :

À propos de danse, j'aurais aimé savoir danser comme Gene Kelly et bien sûr, chanter sous la pluie.


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J'aurais aimé avoir la parfaite diction de Frank Sinatra. 


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J'aurais aimé lire Dylan Thomas à haute voix et faire chanter les mots comme Richard Burton. 

J'aurais aimé être élégant tel Cary Grant. Il s'agit bien d'un rêve impossible. 

J'aurais aimé lire par dessus l'épaule de Jean Giono tandis qu'il écrivait le Hussard sur le toit

J'aurais aimé comprendre Spinoza par le menu. 

J'aurais aimé avoir lu l'intégralité des œuvres de Charles Dickens. 

J'aurais aimé maîtriser le dessin à la façon des maîtres de la Renaissance. 

J'aurais aimé manier les mots à la manière de Raymond Devos.

J'aurais aimé avoir composé Yesterday.


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Rétrospective


L'an nouveau, c'est le temps des rétrospectives. Je vais donc passer en revue quelques morceaux choisis de mon activité artistique. Ne vous attendez pas à une revue du Crazy Horse, toutefois. D'aucuns pourraient me dire que c'est bien dommage.


Mon bureau-atelier 


Depuis octobre, j'ai un bureau tout neuf et fonctionnel. Les meubles viennent d'une enseigne suédoise. J'apprécie particulièrement les trois établis noirs chargés de papiers de toutes sortes. 


© JLL

Je range  ce bureau  soigneusement après chaque séance de travail et ce n'est pas une mince affaire comme dirait ma concierge, qui se mêle de tout et qui n'existe que dans mon imagination. En ce moment, je fais exclusivement des collages pour un projet dont je vous parlerai plus tard. La gestion des papiers découpés est un travail de Sisyphe. Il y en a partout et il faut se montrer vigilant au cas où un petit bout insignifiant pourrait s'avérer être une pépite. Quant à la colle, je vous dis pas... Dans le genre pléonasme, la colle, ça colle ... Le pire, ce sont les traces, les vestiges de ma maladresse, surtout sur le papier glacé dont je me méfie comme de la peste.


Mes écritures



© JLL

Je travaille (est-ce le mot qui convient?), je m'amuse par phases. Ainsi, il y a quelques mois, je me suis passionné pour l'écriture asémantique - un truc qui consiste à faire du sens à partir du non-sens et vice-versa. Cela requiert une patience infinie, une bonne loupe et un esprit un peu tordu - c'est tout moi. J'ai joué avec les lettres afin de les faire danser; j'ai collé des fragments, assemblé des bribes de papiers colorés. C'est un bon entraînement pour garder la main ferme et l'œil aux aguets. 

Je me suis lancé dans cette folle entreprise durant le confinement. Cela ne m'a pas gêné outre mesure d'être confiné. Plonger dans l'infiniment petit est une façon d'appréhender le vaste monde. 


Graphies


Lassé de proposer mon travail à des galeries ou à des éditeurs au regard condescendant, j'ai décidé de m'auto-éditer. C'est une danseuse, j'en ai bien conscience. C'est surtout une façon de laisser une trace à mes enfants alors que mon horizon se rétrécit. 

Ce fut une expérience grisante. Ce premier volume s'intitule, Graphies



© JLL

Mes bibliothèques imaginaires


Depuis novembre dernier, je me consacre au deuxième volume dédié à mes bibliothèques imaginaires. Il s'agit  de collages parfois agrémentés de dessins. J'espère le terminer d'ici le mois de février. Je vous tiendrai au courant.



© JLL


Mes assemblages

Parallèlement, j'ai découvert le monde merveilleux des assemblages à partir de chutes de bois et de morceaux de ferraille. J'ai scié, cloué, vissé, collé, assemblé ces vestiges d'une vie antérieure. Parfois, je les ai peints, avec une préférence pour le bleu Klein de chez Ressource. Fin juin, j'ai organisé une exposition éphémère dans le jardin de mon ami Daniel à Nice. Ce fut une parenthèse heureuse en famille et avec les copains. 


© JLL



© JLL



© JLL


Turner et Pompéi


Ça occupe pas mal, tout ça. Je n'ai pas trop le temps de procrastiner. Et pour charger la barque un peu plus, j'ai accepté de donner deux conférences dans le cadre de l'association Vu pas Vu en février et en avril prochains. La première sera consacrée à Turner et la seconde, à Pompéi. 


Le photo-regardeur


Je suis un regardeur, je ne peux pas m'en empêcher. Prendre des photos avec mon portable ou avec mon Canon magique, me procure des moments d'intense jubilation - c'est comme si j'étais en apnée, le temps de prendre un cliché. J'aime aller au-delà de l'évidence, traquer le petit détail, saisir un visage au vol ou choisir un cadrage inhabituel.



© JLL




© JLL


© JLL


Mes lectures du moment

Mon travail se nourrit de lectures. Un artiste américain m'a dit que j'étais un artiste cérébral. J'accepte volontiers cette définition - mais suis-je vraiment un artiste ? 

Mes lectures s'orientent dans trois directions depuis un ou deux ans. Tout d'abord, le secret - un domaine qui me hante et m'obsède. Je vous ai déjà parlé de mes livres à secrets. J'aime ligoter les vieux livres que je trouve au marché aux livres; j'aime les clés et les serrures. C'est du grain à moudre pour tout psychiatre qui se respecte. 



© JLL



Le corollaire du secret, c'est le passé. Je n'apprécie pas particulièrement ces reflux mémoriels, mais ils nourrissent mon intérêt pour tout ce qui est abimé, rouillé, au rebut. Je me régale au marché aux puces du cours Saleya. 

Le troisième domaine concerne les bibliothèques et la lecture. Alberto Manguel est un compagnon de tous les jours. 





Cadeaux

En guise de cadeau pour la nouvelle année, je vous propose de méditer sur cette pensée philosophique du ciseleur de bons mots qu'était Raymond Devos.



Image empruntée ici



On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc, j'avais raison ! Par conséquent, j'avais tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avait pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort. j'ai raison, non ? 

Que cette année vous soit riche d'expériences inattendues, qu'elle vous apporte dans sa besace les friandises du temps qui passe et les frôlements des ailes de l'amitié et de l'amour. C'est pas beau ça ? Je me sens parfois lyrique en dépit de la grisaille.

Et puisqu'il faut bien sacrifier à la tradition, je vous envoie cette carte de vœux où figurent ces deux compères qui ne cessent de me ravir.



Image empruntée ici