UTILE À SAVOIR


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mardi 1 mars 2016

NIGHTHAWKS, L'ART DU SILENCE SELON EDWARD HOPPER







Une exposition à la Tate Modern à Londres



Image empruntée ici

Il y a quelques années, il m’a été donné de voir des tableaux d’Edward Hopper pour de « vrai ». C’était à la Tate Modern à Londres. C’est un édifice imposant, une ancienne usine électrique, une sorte de loft titanesque, un dédale de murs de briques et de poutres métalliques, un enchevêtrement savant de coursives et d’escaliers. Je me souviens avoir retenu mon souffle avant même de contempler ces tableaux si familiers.

J’étais dans l’attente, figé dans l’expectative, comme pour retarder le moment de la découverte. De Hopper, je n’avais vu que des reproductions dans des livres d’art. Comme tout le monde, je collectionnais des cartes postales de ses œuvres les plus populaires et elles me servaient de marque-pages. J’ai donc marqué le pas avant d’ouvrir les yeux, totalement absorbé par le pouvoir hypnotique de ces images d’une luminosité vibrante et mystérieuse.

Ce fut une expérience rare, une émotion souterraine et persistante suscitée par la densité du regard du peintre. La peinture de Hopper laisse une trace, elle vous accompagne et s’installe dans le temps ;  elle se love au creux de l’âme, elle frémit, elle palpite à la surface de la toile.