La ligne est la trace du point en mouvement
« Nous trouvons des points dans tous les arts et l’artiste deviendra de plus en plus conscient de leur force intrinsèque, nous ne devons pas méconnaître leur importance. (…) La ligne est la trace du point en mouvement… elle est née du mouvement – et cela par l’anéantissement de l’immobilité suprême du point. Ici se produit le bond du statique vers le dynamique. La ligne est donc le plus grand contraste de l’élément originaire de la peinture qui est le point ». Wassily Kandinsly, Point et ligne sur plan, 1926.
Point à la ligne, serait-on tenté de dire…
Je vous propose tout d’abord de faire le point sur la ligne. Tracer une ligne est à la fois simple et compliqué. Avez-vous essayé de dessiner une ligne verticale toute simple sur une feuille de papier ? C’est un exercice passionnant qui exige une grande maîtrise et un long entraînement pour maintenir le tracé régulier et « droit ». La ligne a tendance à prendre des chemins obliques à votre corps défendant. Méfiez-vous également de la pression que vous allez exercer sur le crayon. Si la main est trop lourde, la ligne se rebiffera ; si le geste est trop léger, la ligne risque de trembler sous vos doigts. Ensuite, si vous êtes satisfait(e) de votre première ligne, accompagnez là d’une deuxième ligne parallèle et ainsi de suite. Vous pouvez espacer l’espace entre les lignes ou le rétrécir ; vous pouvez varier la tendreté du crayon ou introduire des couleurs. Laissez aller votre fantaisie. Enfin, c’est un exercice méditatif d’une grande efficacité. C’est mon professeur de dessin, Mauro Maugliani, qui m’a fait découvrir la poésie infinie des lignes.
Admirez le travail de John Franzen, c’est vertigineux…
Les lignes peuvent être horizontales, verticales, brisées, continues, discontinues, obliques, ouvertes, fermées ou encore, sublime mystère formel, en zig-zag. L’essentiel est de garder la ligne, même lorsqu’on s’en va à la pêche… Il y a même des adeptes de la ligne claire – Hergé est un maître incontesté de cette fameuse ligne. D’autres se méfient des lignes. Vous vous souvenez des propos de Léonard de Vinci dans son Traité de la peinture en 1651 ? « Veille à ce que tes ombres et lumières se fondent sans traits ni lignes, comme une fumée. » Ainsi le Sfumato se situe à l’opposé de la ligne et du contour.
Et je terminerai par Paul Klee, mon maître en méditation transcendantale par le dessin: "Keine Tag ohne Linie", "Pas un jour sans ligne".
Le dessin est, selon Klee, un exercice quotidien qui se prolonge au fil des jours, un acte créatif dynamique. Chaque ligne est l’écho de la précédente et annonce la suivante, la ligne est musique où chaque note trouve sa place dans un système à la fois répétitif et unique.
Bref, ce n’est pas si simple que cela une « simple » ligne… Je me garderai bien de vous proposer une liste exhaustive d’artistes qui se sont penchés sur la question. J’en serais bien incapable, ils sont trop nombreux.
Terri Brooks
J’ai choisi de vous faire découvrir une artiste australienne, Terri Brooks, dont le travail porte sur la ligne souvent déclinée en grilles (grids), parfois parsemées de points (dots).
Image empruntée ici
Elle est diplômée de l’Institut royal de technologie de Melbourne (1987) et elle a obtenu un doctorat de philosophie de l’université de Ballarat, située dans l’état de Victoria, en 2010. Depuis 1980, elle a exposé en solo dans une vingtaines de galeries aussi bien en Australie qu‘en Europe. Elle a participé à des foires internationales d’art contemporain sur le continent américain, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Grèce, en Pologne, aux Pays-Bas et à Hong Kong. Elle a reçu de nombreuses récompenses pour son œuvre et des musées prestigieux se sont intéressés à son travail. Depuis une dizaine d’années, elle travaille en collaboration avec des architectes et des designers dans le cadre d’agencements d’intérieurs luxueux. Son rayon d’action concerne essentiellement l’Australie, l’Angleterre et la Chine.
Parallèlement à cette activité très prenante, Terri Brooks propose des cours de dessin et de peinture via email ou Skype. Il vous suffit d’envoyer des photos de votre travail ou un lien avec un site. Ensuite, elle analyse vos réalisations et vous donne des conseils pour perfectionner votre pratique. Elle ne se contente pas de donner des cours relevant de la technique, elle peut vous guider dans vos recherches de lieux d’exposition, vous aider à organiser une exposition, concevoir un site et mettre au point une documentation. Bien sûr, cela exige une bonne maîtrise de l’anglais. Le contact est le suivant, cliquez sur le lien.
Petite précision d’importance, ce service n’est pas gratuit.
Les lignes de Terri Brooks
Ce qui frappe d’emblée, c’est l’apparente maladresse de ces lignes à l’épaisseur variable selon le pinceau utilisé. Les traces de reprises sont clairement visibles ; le trait (s’agit-il vraiment d’un trait ?) est plus ou moins appuyé selon la pression exercée par la main ; le geste est rapide comme si peindre ne pouvait être conçu que dans l’urgence absolue. Les lignes ne sont pas parallèles – il leur arrive même de se chevaucher et de prendre des chemins de traverses. Elles se déploient sur un fond que l’on devine en transparence. Parfois, l’horizontalité est perturbée par quelques lignes verticales qui agissent en contrepoint.
Cette maladresse revendiquée donne aux toiles une respiration propre, une vibration interne qui exclut toute rigidité. Les lignes suggèrent, de surcroît, un hors-cadre où l’imaginaire peut vagabonder à sa guise. Qu’advient-t-il de ces lignes au-delà du cadre ? C’est là une métaphore de notre propre existence suspendue à un futur que nous ne maîtrisons pas.
Le trait s’affine parfois et tisse un réseau de filaments où les lignes se croisent et se « décroisent ». L’impact visuel est renforcé par une trace plus épaisse au bas du tableau tandis que la partie supérieure est délimitée par une sorte de fil de fer barbelé dont l’épaisseur est moindre. Toute l’énergie du tableau vient de cet encadrement à la présence forte et dynamique. On remarque, dans le travail de Terri Brooks, un goût prononcé pour un enchevêtrement savant et un refus du rectiligne. Enfin, la simplicité du noir et blanc engage le regardeur dans une contemplation méditative au rythme des lignes et des traces.
La couleur irradie ce monde de stries et de sillons. Sillonner la toile, introduire de discrètes verticales ou des zones plus épaisses permet d’obtenir un lacis frémissant. Terry Brooks aime se situer dans une tradition australienne où le motif est au centre d’une méthodologie fondée sur la spontanéité du geste dans le cadre d’une démarche directe, intuitive et répétitive.
Naturellement, la ligne s’inscrit dans un système de grilles. On y retrouve le même dynamisme, une sorte d’imperfection maîtrisée dans l’agencement des lignes blanches qui tracent leur chemin sur un fond plus foncé lui-même sillonné par des lignes aux couleurs intermédiaires, entre le blanc et le gris foncé. Visuellement, cela ressemble à un damier irrégulier ; c’est une sorte de partition musicale faite de rupture et d’harmonie. Cette répétition contrôlée, cette écriture sans cesse remise en question par le processus de superposition, tendent vers l’infini. Une fois encore, le hors-cadre nous propulse au-delà de ce que nous voyons.
Les titres sont toujours révélateurs d’une intention. Ainsi, « criss-cross » souligne la technique de l’enchevêtrement savant fait de croisements et de superposition, une sorte de tressage.
Souvenez-vous de la séquence d’ouverture de Strangers On a Train (L’Inconnu du Nord-Express), d’Alfred Hitchcock, sorti sur les écrans en 1951. Une série de plans agencés au cordeau, annonce la rencontre des deux personnages principaux et joue avec les lignes parallèles des rails du chemin de fer.
Guy Haines et Bruno Anthony finissent par engager la conversation une fois avoir pris place dans le train et Bruno fait une proposition étonnante à Guy : « You do my murder, I do yours (..) nothing to connect them, criss-cross ». (Vous commettrez mon meurtre, je commettrai le vôtre, on ne pourra pas établir de rapport entre l’un et l’autre, l’échange parfait). Lors de leur conversation dans le train, le store est baissé pour tamiser la lumière, les bandes parallèles accentuent la notion d’échange.
Je vous invite également à regarder de plus près Spellbound (La maison du docteur Edwardes, 1954) où le héros, interprété par Gregory Peck, souffre d’une phobie des lignes parallèles. Je ne sais pas si Terry Brooks s’est intéressée à ce motif si présent dans l’œuvre d’Alfred Hitchcock, mais j’y ai immédiatement pensé. Le regardeur apporte toujours son lot d’obsessions. L’œuvre s’en trouve constamment enrichie, même si l’intention première de l’artiste est totalement étrangère à l’interprétation qu’en fait ensuite celle ou celui qui s’approprie le tableau.
Je n’ai pas résisté… j’ai demandé à Terri Brooks si le cinéma d’Hitchcock l’avait inspirée. Il n’en est rien, mais elle a aimé l’idée que l’on puisse analyser son œuvre par le biais du cinéma. En revanche, elle a songé aux chemises à rayures que portait son père et aux longues heures passées à étudier les motifs des tapis persans ou autres afin de tromper l’ennui qui la gagnait lorsqu’elle était enfant, en visite chez des amis de ses parents. Cela relève de l’anecdote, bien sûr car elle situe son travail dans le cadre d’une observation de la nature, des signes qu’elle recèle. C’est enfin pour l’artiste une démarche destinée à capturer le temps, le mouvement et à s’interroger sur une dynamique où la destination et le but auquel on s’astreint sont d’une importance capitale. Ce goût insatiable pour le motif me fait songer à Paul Klee s’émerveillant devant les motifs des tapis locaux lors de son voyage de jeunesse en Tunisie en compagnie d’August Macke et de Louis Moilliet.
Des variations qui tendent vers l'infini
White Process, huile sur toile, 139 x 183 cm, 2019
Image empruntée ici. © Terri Brooks
Les lignes s’entrecroisent pour former des grilles. Ce quadrillage tendu vers l’infini a quelque chose de vertigineux. L’entrecroisement permet de faire jaillir des points plus marqués et la ligne devient points de suspension. La lisibilité plus affirmée des horizontales élargit l’espace. La peinture, qui est à la fois affirmation et effacement, est une forme d’écriture diaphane et contrôlée. Mais, comme à son habitude, l’artiste se défie de toute rigidité en évitant le recours à la linéarité. Les traces laissées sur la toile font vibrer la surface blanche. Le titre, White Process, renvoie à l’omniprésence du blanc.
Four Blacks, huile sur toile, 122 x 183 cm, 2019
Image empruntée ici. ©Terri Brooks
Cette toile inscrite dans un quadrillage plus affirmé de non-linéarité célèbre la verticalité grâce à quatre rayures noires qui zèbrent l’espace. La disposition indique un mouvement de gauche à droite comme lorsqu’on lit un livre. Ainsi, la deuxième ligne penche vers la droite et deux lignes noires un peu plus épaisses et plus rapprochées l’une par rapport à l’autre, semblent verrouiller l’espace. Le but, l’issue sont définitivement marqués par la trace d’un pinceau où la pression de la main est plus forte. Le fond, et c’est évidemment la couleur passée en premier lieu, offre une assise visuelle qui donne à la grille toute sa lisibilité.
Black Marks, huile sur toile, 122 x 183 cm, 2019
Image empruntée ici. © Terri Brooks
La grille devient foisonnement, forêt de troncs et de lignes où perce la lumière. On remarque un équilibre entre verticalité et horizontalité. Il ne s’agit plus d’effacement, mais plutôt d’enfermement dans un espace de lignes serrées comme des cicatrices laissées sur la toile. Ce n’est pas une image de quiétude. On ne peut sortir indemne de cet espace funeste marqué par le noir. Est-ce le bois de Birnam qui se dirige vers Dunsinane, signant ainsi la fin de Macbeth ? Cette forêt de traits et de traces semble être une forêt en marche.
Brown Wedges, huile sur toile, 71 x 76 cm, 2019
Image empruntée ici. © Terri Brooks
Le quadrillage est à peine visible. L’espace est plus restreint, plus resserré. La couleur en est d’autant plus concentrée. On devine un enchevêtrement de lignes colorées où se chevauchent des stries où alternent le noir, la terre d’ombre brûlée, des terres de Sienne et de discrètes traces de blanc sur le pourtour. Terri Brooks n’utilise jamais le bleu – il lui arrive d’obtenir des effets bleutés lorsqu’elle superpose de l’ocre clair sur du noir.
Le titre suggère un travail sur la forme – ces wedges sont des coins, des cales – ; la grille est à peine visible en raison de la présence d’une matière dense où émergent des traces un peu rougeâtres. J’y vois une image de la cécité en contrepoint de l’éblouissement des traces blanches présentes dans d’autres toiles. Le peintre voyage ainsi des ténèbres à la lumière (et vice versa) en quête de sa vérité.
La boîte
Black Hessian Stripes, huile sur carton, 30 x 35 x 10 cm, 2020
Image empruntée ici. © Terri Brooks
Il s’agit d’une boite recouverte de toile de jute travaillée à la peinture à l’huile. Les lignes sont devenues rayures régulières. Le froissement horizontal de la toile croise la verticalité des rayures et crée ainsi une grille ténue, elle-même renforcée par un lacis délicat dans des tonalités blanches et ocre clair. Le titre est quelque peu trompeur car il indique qu’il s’agit de rayures noires. Or, ces rayures noires sont d’un gris-bleu proche du denim. En fait, le mélange de noir, d’ocre et de blanc produit ce genre d’effet.
L’étoffe rayée pourrait suggérer la tenue des bagnards – l’Australie est une terre de bagnards, mais ils portaient des chemises à fines rayures et une tenue bicolore, jaune et noire. Le motif renvoie également aux « pyjamas » que portaient les prisonniers des camps durant la Seconde Guerre mondiale. Terri Brooks m’a confié que cette référence ne lui était jamais venue à l’esprit mais qu’en 2013, une galerie londonienne avait refusé d’exposer ces œuvres « rayées » au motif que justement, elles évoquaient trop directement l’horreur de camps.
En fait, le travail de Terri Brooks puise sa force dans les couleurs de la terre de son pays. Elle exprime sur la toile des impressions visuelles engrangées dans ce que l’on pourrait appeler une géographie intérieure.
L’idée de la boîte m’a intrigué. Toute boîte est en soi mystérieuse, toute boîte me semble être une allégorie de la boîte de Pandore. L’épaisseur du support crée un effet esthétique évident où les ombres portées prolongent et amplifie le volume de l’œuvre. Lors d’un échange, Terri Brooks m’a confié qu’elle gardait un souvenir ému des arbres de Noël que fabriquait sa grand-mère en utilisant des carcasses de parapluies. Elle relie son goût pour les boîtes recyclées à l’imagination de cette grand-mère qui avait beaucoup souffert de la « Grande Dépression ».
Un catalogue des œuvres de Terri Brooks couvrant une période allant de 2000 à 2020 est disponible en ligne ici .
Image empruntée ici. © Terri Brooks
C’est un outil indispensable pour appréhender l’évolution du travail de l’artiste, pour en saisir les constantes et la mise en place d’une approche à la fois simple et complexe.
Textes en regard et un peu d'humour...
"Qu’elle se manifeste sous forme de zigzag, segment, horizon, courbe, ride, rayure, flux ou courant, la ligne a toujours la vertu intempestive (*) de nous plonger à la fois dans le concret et dans l’abstrait, dans l’expérience et dans la projection mentale. Contrairement au point ou à la figure géométrique aboutie, la ligne est une direction, une onde, une dynamique, un mouvement. Deux droites non parallèles sur un même plan se croisent quelque part : la ligne dépasse la page, elle est dessin puis conception abstraite. Avec la ligne en pointillé de la perspective (mais aussi avec le trait) la ligne s’immisce dans le territoire de la production artistique."
(*) Georges Didi-Huberman, La Danse de toute chose, in Mouvements de l'air, Gallimard, 2004.
Joana Neves, Roven, 12 avril 2009.
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Michel Pastoureau, dans un ouvrage intitulé, L’étoffe du diable (une histoire des rayures et des tissus rayés), ouvre des perspectives fascinantes :
" Non seulement la rayure montre et cache à la fois, mais elle est tout ensemble la figure et le fond, le fini et l’infini, la partie et le tout. Par la même, toute surface rayée apparaît souvent comme incontrôlable, presque insaisissable. Où commence-t-elle ? Où finit-elle ? Où se situent les vides et les pleins, les ouvertures et les fermetures ? Les zones denses et les zones dé-saturées ? Quel est le plan du fond et celui du devant ? celui du dessous et celui du dessus ? Le zèbre est-il un animal blanc à rayures noires, comme l’ont longtemps affirmé les Européens, ou bien un animal noir à rayures blanches, comme l’ont toujours reconnu les Africains ?
Il y avait avant tout un problème visuel de la rayure. Pourquoi, dans la plupart des cultures, le rayé se voit-il plus distinctement que l’uni ? Et pourquoi en même temps fonctionne-t-il comme un trompe-l’œil ? L’œil voit mieux ce qui le trompe ? Opposé à l’uni, le rayé constitue un écart, un accent, une marque. Mais employé isolément, il devient illusion, gêne le regard, semble clignoter, s’agiter, s’enfuir. Il n’y a plus de différence entre la structure et la figure. La structure est devenue la figure, et celle-ci ne paraît plus pouvoir s’ancrer sur aucun fond ni même s’inscrire dans une géométrie euclidienne. Le rayé pur n’arrête plus le regard. Il est trop effervescent pour ce faire. Il éclaire et obscurcit la vue, trouble l’esprit, brouille le sens.
Trop de rayures finit par rendre fou."
Michel Pastoureau, L’étoffe du diable (une histoire des rayures et des tissus rayés), Éditions du Seuil, collection Points, Histoire, pp. 146/147, 1991.
Simplex Linea
"La vie est une ligne, la pensée est une ligne, l’action est une ligne. Tout est ligne. La ligne relie deux points. Le point est un instant, et ce sont deux instants qui définissent la ligne en son commencement et en sa fin.
Pour Euclide aussi la ligne est distincte de la dimension des corps, raison pour laquelle elle les domine. Un corps sans dimension est un espace… une espace sans largeur est une ligne… les extrémités dépourvues de longueur de la ligne sont des points. La géométrie euclidienne procède quasiment à rebours. Mais si un espace peut être idéalement parcouru, les points et les lignes ne peuvent, en revanche, être séparés des corps qui se meuvent, détachés de cet espace. C’est pourquoi la part immobile, en eux, est une ligne dont les extrémités sont des points. De ces points naît et se déroule une ligne qui génère une longueur, laquelle modèle à son tour un corps, en un simple jeu qui se renouvelle à l’infini. La plus courte des lignes qui va d’un point à un autre est une droite.
Admiratif, je suis le contour de ma main. Et voilà qu’au terme de ce trajet, ma main, autonome et confirmée dans les différents appendices de ses doigts, empoigne une ligne qui a la longueur voulue et une direction précise. Lancée comme un javelot vers un objectif, cette ligne deviendra le prolongement de ma main, deviendra sa vie."
Manlio Brusatin, Histoire de la ligne, Champs Arts, 2002/2013, traduit de l’italien par Anne Guglielmetti, p. 19.
La linea, souvenirs, souvenirs...
Série télévisée d’animation italienne créée en 1972 par le dessinateur Osvaldo Cavandoli. En France, la série a été diffusée à partir de 1975 sur TF1 .
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Remerciements
Je tiens à remercier chaleureusement Terri Brooks de m'avoir autorisé à publier les images qui illustrent ce billet de blog. Je la remercie également de la disponibilité dont elle a fait preuve en répondant à mes questions et en suivant la progression de cette recherche.