UTILE À SAVOIR


Ce blog est alimenté par Jacques Lefebvre-Linetzky. Commentaires et retours bienvenus.


lundi 27 juin 2016

LA MISE EN SCÈNE DU PORTRAIT: LAURA, UN FILM EMBLÉMATIQUE, UN THÈME HOLLYWOODIEN

Une fascination toujours renouvelée 


Image empruntée ici

D’où vient la fascination exercée par ce film au scénario improbable ? Comment se fait-il que qu’on se laisse « embarquer » comme au premier jour au point de feindre de ne pas connaître l’intrigue afin de se laisser surprendre, une fois de plus ?

Jeux de lumières, musique lancinante, dialogues affûtés, voix-off en contre point dont le timbre accompagne et enveloppe le dédale d’un récit emboîté, présence à la fois sensuelle et distante de la star aux yeux d’émeraude (Gene Tierney), regard du portrait de cette même star au centre d’une mise en abyme vertigineuse, intrigue policière dont on perçoit qu’elle n’est qu’un leurre car l’invraisemblable vérité se situe ailleurs…

jeudi 2 juin 2016

FILMER LE GESTE DU PEINTRE

L’artiste au travail



Caspar David Friedrich dans son atelier (1819)
Image empruntée ici

Lorsque le peintre se met en scène dans son atelier, il effectue un arrêt sur image, il met le temps entre parenthèses. Il est l’objet premier de la représentation dans une tentative effrénée de saisir au vol le geste de la création. Deux moments particulièrement intenses s’imposent alors à l’artiste. Celui du commencement où la main s’apprête à laisser la toute première trace et celui de l’achèvement où il se met à distance afin de se conforter dans l’idée qu’il n’y a plus rien à faire, plus rien à ajouter. Le geste de trop pourrait à jamais ruiner ses efforts.

Le champ de la photographie



© Lucien Clergue
Image empruntée ici

La photographie s’est tout d’abord attachée à saisir une posture dans une mise en scène souvent artificielle. L’artiste prend la pose, se contemple dans le miroir de la photographie qui n’a pas encore été développée. Souvent, l’environnement dans lequel il est photographié nous révèle une partie secrète de lui-même. Cela se fait presque à son corps défendant. Les progrès de la technologie ont permis aux appareils photographiques d’être plus légers, plus discrets, plus rapides. Pour saisir le geste, le photographe doit s’effacer, ne plus exister. Certains peintres en profitent pour investir le champ propre au photographe. Francis Bacon ou Picasso dévorent littéralement l’objectif et s’affranchissent de l’emprise du photographe. Ce regard direct, qui s’apparente à celui d’un prédateur, est dérangeant à maints égards pour le « regardeur » qui tente, par la suite, d’en percer le mystère.