The Slave Ship, Joseph Mallord William Turner, 1840
Image empruntée ici
C’est une image énigmatique, fascinante, obsédante.
C’est un tableau dont on ne perçoit pas le sujet d’emblée. Tout y est couleur
et mouvement, fracas et tempête. On cherche en vain la ligne d’horizon ;
l’œil se perd dans cette vision disloquée. Un éclair scinde le tableau en deux
parties égales, cette fissure de lumière n’a rien d’apaisant. L’eau et le ciel
se confondent. Sur la gauche, un navire est menacé par une vague déferlante qui
s’apprête à fondre sur l’espace entier du tableau. Le premier plan est une
image d’apocalypse. Des créatures mythologiques surgissent au creux des vagues,
des corps mutilés jaillissent avant de sombrer dans les profondeurs. Une main
se dresse, une jambe noire encore enchaînée est emportée dans ce tourbillon de
couleurs.