UTILE À SAVOIR


Ce blog est alimenté par Jacques Lefebvre-Linetzky. Commentaires et retours bienvenus.


lundi 9 janvier 2017

EUGENE FIDLER, THE ENCHANTER

Eugene Fidler (1910-1990)
A painter, a watercolourist, a paper-collagist, an engraver, a ceramicist…


Eugene Fidler in his studio at Roussillon (summer 1985), © JL+L 

Impressions

At the start of this new year, I feel like celebrating an artist whom I admire and love dearly. He was my father-in-law, and I had the good fortune of sharing wonderful moments with him over a period of 20 years. As a matter of fact I became acquainted with his work before I actually met him – I am not referring to my meeting his elder daughter, Cathie, but to his artwork. I remember how profoundly moved I was when I first saw his wonderful collages. The musical sensuality of his art touched me to the depth of my soul. The first time I actually saw him, I didn’t know he was to become my father-in-law and that, one day, he would call me “son”. I was most impressed by his elegance, his delicate hands, his refined manners and his humour.  He was indeed the very first « real » painter I had ever met.

Over the years, we exchanged thoughts, we shared ideas and I loved listening to the sound of his melodious voice, which was sometimes disrupted by a formidable burst of laughter. I was even given the privilege of watching him as he was putting together his bits of paper. I knew this was an exceptional gift. Often, he would show me his work, talk about the choices he had to make, mention the difficulties he encountered and even ask for my opinion. Who was I to pass judgment on the work of such a great artist? I was astounded. Deep within me, I was both honoured and moved. He was most generous. Whenever I told him I liked a drawing or even a collage, he would later offer it to me as a surprise gift.  Well, he would offer it to us. There was a distinctive lightness about him, nourished by secret anxieties one noticed fleetingly in his work. This appealed to me and resonated within me.

In 2016, I lived intensely in his company, so to speak, for a few months as I photographed the illustrations that are now in Cathie Fidler’s book, Eugène Fidler, Terres mêlées. It is a long letter addressed to her father, which follows his various experiences from Balti to Roussillon. The little girl asks questions while the daughter, now an adult writer, puts into soothing words the complexity of a relationship fuelled by the admiration she feels for her artist-father.

dimanche 8 janvier 2017

EUGÈNE FIDLER, L'ENCHANTEUR

Eugène Fidler (1910-1990)
peintre, collagiste, aquarelliste, graveur, céramiste… 




Eugène Fidler au travail (été 1985), © JL +L

Impressions

En ce début d’année 2017, j’ai envie de rendre hommage à un artiste qui m’est particulièrement cher et que j’admire tendrement. C’était mon beau-père, j’ai eu le bonheur de le connaître pendant 20 ans. En fait j’ai rencontré son œuvre avant de faire sa connaissance - je ne parle pas de la rencontre avec sa fille aînée, Catherine (Cathie Fidler), mais de ses tableaux. Je me souviens de l’émotion profonde que j’ai ressentie devant le spectacle magique de ses collages. La sensualité musicale de son art m’a touché au plus profond. La première fois que je l’ai vu, je ne savais pas encore qu’il deviendrait mon beau-père et qu’un jour, il me surprendrait en m'appelant « fils ». Je fus très impressionné par son élégance, ses mains délicates, son raffinement, son humour… 
C’était le premier « vrai » peintre que je côtoyais.

Au fil des années, nous avons échangé, partagé et j’aimais écouter sa voix chantante d’où surgissait parfois un formidable éclat de rire.  Il m’est même arrivé de le voir assembler ses bouts de papier, ce qui était un privilège dont je mesurais l’importance. Souvent, il me montrait son travail, il me parlait de ses choix, évoquait ses difficultés et sollicitait mon avis. J’en étais médusé. Qui étais-je pour formuler un jugement sur le travail d’un pareil artiste ? Au fond de moi-même j’en étais flatté et ému. Il était d’une grande générosité. Lorsqu’un dessin me plaisait ou même un collage, il m’en faisait cadeau, il nous en faisait cadeau.  Il y avait chez lui une grâce aérienne nourrie de tourments secrets que l’on voyait affleurer dans son œuvre. C’est ce à quoi j’étais sensible parce que cela résonnait en moi.

En 2016, j’ai vécu quelques mois intenses en sa compagnie car j’ai été chargé de photographier les illustrations qui figurent maintenant sur le livre de Cathie Fidler (mon épouse), intitulé, Terres Mêlées. C’est une longue lettre à lui adressée qui suit son parcours de Balti à Roussillon où la petite fille interroge son papa, tandis que la fille adulte, devenue écrivain, transcrit de manière apaisée la complexité d’une relation nourrie par l’admiration qu’elle éprouve pour son père artiste.