© Jacques Lefebvre-Linetzky
« Nous ne verrions jamais aucun paysage nouveau, si nous n’avions, avec nos yeux, le moyen de surprendre, d’interroger et de mettre en forme des configurations d’espace et de couleur jamais vues jusque-là. »
Armand
Scholtès
S’il est un peintre qui invite à la promenade, c’est bien Armand Scholtès, peintre lorrain installé sur la Côte d’Azur depuis 1986. Cela fait cinquante ans qu’il peint, qu’il dessine. Son œuvre foisonnante est d’une variété qui ne cesse d’étonner. Il affectionne les séries, il passe avec aisance d’une peinture monumentale au dessin le plus minimaliste. Il aime se promener le long du rivage, émerveillé par la beauté du paysage. Il est fasciné par l’organisation parfaite des rochers qui surplombent la mer, il se passionne pour les anfractuosités et il s’interroge sur la présence de touffes d’herbes dans cet univers aride. De ses doigts, il cadre ce qui attire son regard, il engrange des images, des lignes, des formes et des sensations. C’est un arpenteur au regard aiguisé et à la mémoire vive. Ce travail d’observation se fait dans le recueillement afin de préparer et d’enrichir l’acte créatif. L’art d’Armand Scholtès est un art de l’épure, de la construction et de l’équilibre. Dessin après dessin, il établit une cartographie de son imaginaire et il nous invite à partager ses émerveillements. Ses dessins et autres aquarelles sont traversés de vibrations secrètes. Sur les feuilles, des fissures se dessinent en une sorte de labyrinthe sans cesse recommencé. Le tracé des lignes est parfois hésitant, comme si l’artiste retenait son souffle devant la beauté du monde. L’œuvre palpite d’une sensualité à la fois primitive et élaborée. Armand Scholtès est un visionnaire qui « donne » à voir.
Image empruntée ici
S’il est un peintre qui invite à la promenade, c’est bien Armand Scholtès, peintre lorrain installé sur la Côte d’Azur depuis 1986. Cela fait cinquante ans qu’il peint, qu’il dessine. Son œuvre foisonnante est d’une variété qui ne cesse d’étonner. Il affectionne les séries, il passe avec aisance d’une peinture monumentale au dessin le plus minimaliste. Il aime se promener le long du rivage, émerveillé par la beauté du paysage. Il est fasciné par l’organisation parfaite des rochers qui surplombent la mer, il se passionne pour les anfractuosités et il s’interroge sur la présence de touffes d’herbes dans cet univers aride. De ses doigts, il cadre ce qui attire son regard, il engrange des images, des lignes, des formes et des sensations. C’est un arpenteur au regard aiguisé et à la mémoire vive. Ce travail d’observation se fait dans le recueillement afin de préparer et d’enrichir l’acte créatif. L’art d’Armand Scholtès est un art de l’épure, de la construction et de l’équilibre. Dessin après dessin, il établit une cartographie de son imaginaire et il nous invite à partager ses émerveillements. Ses dessins et autres aquarelles sont traversés de vibrations secrètes. Sur les feuilles, des fissures se dessinent en une sorte de labyrinthe sans cesse recommencé. Le tracé des lignes est parfois hésitant, comme si l’artiste retenait son souffle devant la beauté du monde. L’œuvre palpite d’une sensualité à la fois primitive et élaborée. Armand Scholtès est un visionnaire qui « donne » à voir.
Jacques
Lefebvre-Linetzky (mai 2015)
Si vous désirez prolonger cette promenade, il vous suffit de vous rendre sur le site d’Armand Scholtès et de cliquer ici .
Image empruntée ici
Si vous désirez prolonger cette promenade, il vous suffit de vous rendre sur le site d’Armand Scholtès et de cliquer ici .
Le regard du philosophe sur le travail
d’Armand Scholtès
d’Armand Scholtès
Image empruntée ici
(…) la recherche d’Armand Scholtès consiste bien en un approfondissement du fondement des choses, en un recours à la permanence des étoffes, des plantes, de la terre et des pierres, c’est-à-dire aux éléments qui rendent possible un monde. Il est donc vrai que son art se situe « en amont » de leur particularisation dans des styles ou des modes de représentation des êtres et des choses. Il s’attache au bois, aux végétaux, ou encore aux pierres qui pourront être ensuite agencées, assemblées en structures d’un degré plus élevé de complexité, que ce soit par la nature elle-même ou par les hommes. Ainsi en est-il des enrochements de la Darse de Villefranche-sur-Mer qui captivent son regard. Finalement, il s’agit donc d’une « philosophie en acte », d’une pensée picturale qui ne peut se définir comme une simple réaction à un art déjà existant. Armand Scholtès recueille les éléments de la nature et du monde, les assemble, les transforme et dit : « voyez de quoi est fait un monde. »
La galerie Joël Scholtès
© Jacques Lefebvre-Linetzky
Je me suis rendu récemment à la galerie Joël Scholtès à Nice. La galerie se situe dans un appartement. Il convient de prendre rendez-vous pour découvrir l’infinie variété de la production d’Armand Scholtès. Le concept est séduisant car le lieu est un espace de partage qui permet une relation intime avec l’œuvre de l’artiste.
Lors de ma
visite, Joël accepté de répondre à quelques questions :
Quel est votre
parcours ? Le domaine artistique vous a-t-il attiré dès votre plus tendre
enfance ?
J’entretiens volontiers le
souvenir de la grande maison de mon enfance, quasiment entièrement transformée
en atelier par mon père. Ses créations, toiles, objets, tentures, tapisseries,
installations d’éléments naturels rapportés de la forêt proche emplissaient
chaque pièce. Je suivais au quotidien la réalisation des œuvres. J’aidais mon
père à les manipuler, les installer dans la nature pour pouvoir les contempler
au plus proche de leur source d’inspiration.
Je conserve aussi le
souvenir de mes participations aux accrochages des expositions au Musée de
Bar-le-Duc, ou à Metz, durant mon adolescence.
En 1986 nous quittons la
Lorraine pour nous installer à Nice. Là encore mon père investit complètement
l’intérieur de l’appartement que nous occupons à proximité du Musée des
Beaux-Arts. Murs, plafonds, sols sont pris en charge, recouverts de fresques,
tapis, le tout formant une œuvre totale. J’habitais une œuvre d’art.
Enfin mon père ouvre la
galerie Racine, avec le soutien du propriétaire de la maison de confection
textile Racine. Cela se passe au tout début de mes études et très vite pendant
celles-ci je décide de créer une seconde galerie, rue Dalpozzo.
Quand avez-vous choisi de
vous consacrer à la promotion l’œuvre de votre père, Armand ?
Je ne suis pas certain
d’avoir choisi. Cela s’est imposé à moi, une obligation peut-être, transformée
en évidence au fil du temps. Cette tâche n’est pas simple, bien entendu au
regard de l’ampleur d’une telle mission, mais aussi de la complication de la
relation père-fils qu’elle engendre. Suivant les périodes la relation est plus
ou moins intense et prend le pas sur d’autres activités.
Pourquoi avoir opté pour
un appartement-galerie ?
Après la première Galerie
(Racine), puis celle rue Dalpozzo (Itinéraires), et des séjours prolongés à
Paris et en Angleterre, je reviens à Nice en 2000 et ouvre presque aussitôt la
Galerie Joël Scholtès qui sera active jusqu’en 2012. Et finalement après déjà
presque 25 ans passés à l’activité plus ou moins principale selon les années de
galeriste, je décide de fermer le lieu pour me consacrer prioritairement à la
valorisation de l’œuvre de mon père. L’appartement-galerie est une bonne
solution car il permet de travailler un peu en retrait et surtout sans
obligation d’ouverture permanente au public.
Que peut-on voir dans
votre galerie ?
Comme il y a des musées
monographiques, c’est une galerie monographique. Après avoir présenté les
œuvres de nombreux artistes, j’ai fait le choix ici d’accrocher uniquement les
œuvres de mon père. Il faut dire que la richesse est au rendez-vous puisque
sont présentées ici des œuvres des années 60 à nos jours, jusqu’aux dernières
créations issues des recherches actuelles de mon père.
Toutes les œuvres
présentées sont-elles à vendre ?
Presque toutes. Celles qui
ne sont pas en vente font partie de séries anciennes dont il ne reste plus que
quelques témoignages, et quelques autres auxquelles je suis particulièrement
attaché pour diverses raisons.
Qu’en est-il des
expositions consacrées à l’œuvre de votre père ? Quelles sont les plus
récentes ? Je suppose que vous êtes directement impliqué.
Mon père ne s’implique
plus autant qu’avant dans les expositions. C’est donc moi qui propose
thématique et accrochage, en discussion avec mon père, puis qui participe aux
accrochages. Ce fut le cas l’été dernier pour l’exposition qui s’est tenue au
Musée de la Cour d’Or à Metz. Une installation d’œuvres dans une vingtaine de
salles du Musée, au fil du parcours, en dialogue avec les pièces des
collections permanentes, de l’archéologie aux Beaux-Arts.
Quelle est, à votre avis,
la meilleure façon de se familiariser avec l’œuvre de votre père ?
(expositions, monographies, dvd) ?
La plus directe est de
venir regarder les œuvres dans l’appartement-galerie ou dans d’autres
expositions. Et il est aussi possible de commencer ou de compléter l’approche
par les publications et le site internet armandscholtes.com. Celui-ci est assez
complet, conçu presque comme un catalogue raisonné de l’œuvre. Il est en cours
de mise à jour et la refonte du graphisme et de la navigation seront achevés
d’ici l’été.
Votre famille a un double
ancrage – Moselle et Côte-d’Azur – est-ce que cela est sensible dans l’œuvre de
votre père ?
L’implantation à Nice ne
s’est pas faite aisément. Mon père a quitté une vaste maison, un environnement
naturel proche propice, un tissu relationnel, etc.
L’une des transformations
les plus significatives est le regard porté sur une nouvelle nature à
déchiffrer : les collines, les montagnes, le vaste arrière-pays. Cela
donne lieu à de nouvelles recherches, de nouvelles approches picturales et
aussi au développement considérable de l’œuvre dessinée sur papier.
Vers quels autres artistes
va votre sensibilité ?
J’ai présenté un nombre
assez considérable d’artistes, au rythme d’une exposition par mois pendant une
vingtaine d’années. Aujourd’hui je suis davantage tourné vers l’histoire de
l’art et des créations plus anciennes, et la toute jeune génération pour ce
qu’elle nous offre comme lecture de notre monde.
Que pensez-vous de la
vente en ligne des œuvres d’art ? Est-ce une menace pour les
galeristes ?
De nombreuses galeries
utilisent la vente en ligne et s’approprient cet outil. C’est une chance pour
elles de toucher un public plus vaste, plus lointain ou plus timide.
Vous avez récemment
développé des activités de découvertes artistiques dans le cadre de
l’association, Vu Pas vu.
Pourriez-vous nous donner quelques détails à ce sujet ?
© Jacques Lefebvre-Linetzky
Contact : joel@galeriescholtes.com
– marie@galeriescholtes.com – Tel: 06.14.60.11.12
C’est un beau projet que
portent Joël et Marie Scholtès. Cette toute jeune association propose des
conférences, des rencontres, des visites d’atelier et des parcours. Ces
conférences, qui ont lieu à l’hôtel Negresco, sont des moments privilégiés où l’on
peut déguster thé, café et viennoiseries avant d’écouter les savantes et
subtiles analyses de Jean-Baptiste Pisano. Après Monet, Bonnard, Jean-Baptiste
Pisano vous convie à découvrir l’œuvre d’Henri Matisse le 16 mai prochain,
« entre intimité et ouverture,
l’espace pictural matissien ». Le 20 juin, il abordera la peinture de
Nicolas de Staël, « Nicolas de
Staël, l’empreinte du vertige ».
Joël Scholtès et Jean-Baptiste Pisano lors de la conférence consacrée à Pierre Bonnard
© Jacques Lefebvre-Linetzky
Le site de l’association
vous donnera toutes les informations utiles, nécessaires, voire indispensables,
il suffit de cliquer ici.
Le mystère de l’œuvre
« Comment vous
approcher concrètement du mystère de l’œuvre ? Paradoxalement en ne la
réduisant pas à une devinette. Son mystère n’est pas ce qu’elle désigne :
le mystère c’est plutôt ce qu’elle est. À nous de savoir prendre ce mystère au
sérieux. C’est son être même, sa pure présence qui fait mystère. »
Benjamin Orcajada, Voir et savoir. De la peinture à la
philosophie : Essai d’esthétique.
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