© Jacques Lefebvre-Linetzky, DR.
Les couleurs de l'été balayées par la pluie
samedi 9 septembre 2017
samedi 9 septembre 2017
La pluie battait le pavé, le ciel était bas et lourd,
chacun se pressait sous l’abri précaire d’un parapluie. Les nuages étaient en
pétard, le paysage était enveloppé d’une gaze ruisselante. C’était gris,
c’était beau et surprenant dans ce pays habituellement inondé de soleil. On ne
se pressait pas uniquement pour éviter de se tremper, on se pressait pour
deviser avec les lumineuses couleurs du monde imaginé par Paul Conte.
© Paul Conte, DR.
Un magicien, un chorégraphe, un enchanteur…
Du 9 septembre au 28 octobre 2017, à l’Espace
Verdet, Paul Conte présente une
remarquable série d’œuvres sur papier. C’est un magicien, un chorégraphe, un
enchanteur. Il nous promène dans l’espace et le temps. On est transporté dans
un univers baroque plus romain que vénitien. Sa peinture est élévation, elle
est répétition et symétrie. Elle est surtout la marque d’une intense liberté
née de la maîtrise magistrale d’une technique savante et discrète.
© Paul Conte, DR
Des personnages surgissent, vêtus d'aquarelle et de gouache. Ils virevoltent, se rapprochent les uns des autres et s'étreignent. Il arrive même qu'ils s'affrontent dans de glorieux combats dont l'enjeu reste mystérieux. C'est une peinture aérienne au sens nietzschéen du terme. Il n'y a jamais rien de pesant dans l'utilisation de la matière, à la fois fluide et consistante. C'est une peinture que l'on respire et qui nous aide à vivre. Ces ballets chatoyants sont le meilleur remède aux coups de blues.
Dal balcone
che guarda in giardino (Vue sur le jardin depuis le balcon), Les Noces de Figaro, Acte II, scène XI.
Les Noces de
Figaro est un opéra en quatre actes
de Wolfgang Amedeus Mozart (1756-1791). Il a été présenté pour la première fois
au Burgtheater de Vienne (Autriche), le 1er mai 1786. Le livret de
Lorenzo da Ponte (1749-1838) est adapté de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1781.
Image empruntée ici
L’exposition rend hommage à l’opéra de Mozart et cela
convient au travail de Paul Conte, fait presque exclusivement de théâtralité musicale.
La peinture de Paul Conte, à l’instar de la musique exprime l’ineffable, elle
nous transporte dans un monde que nous faisons nôtre, elle est un temple de
rêverie où l’âme se perd pour mieux se retrouver.
M. le Maire de Saint-Paul de Vence, Joseph Le Chapelain,
accueille Paul Conte
© Jacques Lefebvre-Linetzky
M. le Maire de Saint-Paul de Vence, Joseph Le Chapelain,
accueille Paul Conte
© Jacques Lefebvre-Linetzky
Lors du vernissage, Paul Conte a amplement commenté
son enthousiasme pour la musique et son goût pour la vie. Notre peintre est un
gourmand qui savoure les bons moments que la vie peut nous apporter. Admirer un
tableau de Paul Conte, c’est apprendre à mieux vivre, cela fait du bien et
c’est bon à prendre en ces temps où le malheur s’acharne de toutes parts. Nulle
facilité toutefois dans la démarche du peintre qui reste lucide et ne cède
jamais à la mièvrerie. Nos sens sont sollicités, les références sont multiples
et plus nous regardons, plus nous découvrons. Paul Conte fait de nous des
découvreurs de l’ineffable.
Paul Conte raconte Mozart
© Jacques Lefebvre-Linetzky, DR.
« Vous souvenez-vous ? C’est un joli point
de vue : ni trop haut, ni trop bas, idéal pour la vision cavalière et qui
permet d’estimer nettement la perspective tout autant que le premier plan.
Parfaitement calculé, précis et naturel, avec intelligence et raison.
De là, on peut tout voir … c’est un avantage, un
privilège qui ne doit pas laisser indifférent, bien au contraire… Imaginez, si,
par bonheur, nous avons de nouveau ces fameuses précieuses places, comme nous
sentirons encore bien le rideau se lever et comment nous accorderons
l’imaginaire à la représentation de la réalité : des anges, des combats…
des combats d’anges, peut-être même ? Et des noces… et des cortèges… Oh,
là,là !... Et, rappelez-vous comme l’endroit est confortable, un véritable
poste d’observation, le luxe en plus : il offre l’agrément de pouvoir
vibrer ardemment, d’un esprit attentif et serein…
Les actions brutales que nous y contemplerons
délicieusement nous sont de toutes manières familières, et, meglio ancora, inoffensives, protégés
que nous serons, non seulement par les solides balustres, mais aussi par la
situation élevée… »
Paul Conte, 2017
Une peinture baroque revisitée
Saint Dominique et Saint François préservant le monde de la colère du Christ,
Pierre-Paul Rubens, 1618-1620
Image empruntée ici
L'origine du mot "baroque", appelé à une si grande fortune, doit être raisonnablement reconnue dans le mot portugais barroco, qui désigne la perle irrégulière, voisin du castillan berrucco, qui était lui-même entré dans la langue technique de la joaillerie au XVIe siècle. Les dictionnaires français (Furetière, 1690; Académie française, 1718) l'ont accueilli avec ce sens, mais, assez rapidement, celui, figuré, d'étrange et presque de choquant fut admis.
Source: Encyclopaedia Universalis
L'art baroque naît dans les grandes villes d'Italie telles que Rome, Florence et Venise pour ensuite se développer dans toute l'Europe. Ce courant apparaît à la fin du 16e siècle et se poursuit au 17e siècle. Le baroque est une réaction contre l'art de la renaissance et s'appuie sur des principes dits classiques. Les représentations dans les tableaux s'inspirent des sujets de l'antiquité, mais aussi et surtout des thèmes religieux catholiques. La notion de mouvement y est dominante et les représentations sont monumentales, chargées de détails.
Les tableaux sont faits de courbes et de mouvements. Les scènes représentées sont minutieusement détaillées avec des jeux d'ombre et de lumière. Les personnages sont immortalisés en plein mouvement, très expressifs autant par le geste que par le regard. Les couleurs sont chaudes, riches et toutes en contrastes pour donner du volume aux corps humains.
Source, cliquez ici
© Paul Conte, DR.
L'art de Paul Conte reprend l'esthétique du baroque, mais il s'épanouit dans des formats beaucoup plus petits. La monumentalité est absente de la peinture de Paul Conte car il tient à établir une intimité avec le spectateur. On s'installe dans sa peinture, elle ne vient jamais submerger le "regardeur".
Ce qui lui assure une modernité vibrante d'énergie, c'est le recours à la suggestion grâce à une forme d'effacement de la matière. Ainsi la peinture de Paul Conte fait voyager notre imaginaire dans un inachevé en perpétuel devenir.
Une municipalité qui sait choyer ses artistes
© Paul Conte, DR.
L'exposition Dal balcone che guardia in giardino a lieu jusqu'au 28 octobre 2017 à l'Espace Verdet, place de l'Hospice, 06570 Saint-Paul de Vence.
Téléphone: 04 93 32 41 64
Du mardi au samedi 10h à 13h - 14h à 18h
Pour consulter le site de Saint-Paul de Vence, cliquez ici
Ne manquez pas cette exposition présentée de manière sobre et chic dans une très jolie salle. Vous pourrez également vous promener et admirer le panorama depuis les remparts. Écarquillez vos yeux et laissez vous guider par vos émotions.
Texte et mise en page: Jacques Lefebvre-Linetzky
Téléphone: 04 93 32 41 64
Du mardi au samedi 10h à 13h - 14h à 18h
Pour consulter le site de Saint-Paul de Vence, cliquez ici
© Paul Conte, DR.
Ne manquez pas cette exposition présentée de manière sobre et chic dans une très jolie salle. Vous pourrez également vous promener et admirer le panorama depuis les remparts. Écarquillez vos yeux et laissez vous guider par vos émotions.
Texte et mise en page: Jacques Lefebvre-Linetzky
Avec l'accord de Michèle Cagnoli, je publie ce commentaire: Merci de nous permettre de mieux apprécier la peinture de Paul Conte, que tu analyses avec une recherche minutieuse et riche, avec des détails personnels poétiques sur les formes, les couleurs, les mouvements, les impressions, les émotions, le sens, et tout ce qui nous transporte dans un monde de rêve et de poésie. Ton article lui-même est un véritable poème sur la Peinture et la Musique chez Paul Conte.
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